Un homme sans culture, c’est comme un zèbre sans rayures.

Un homme sans culture, c’est comme un zèbre sans rayures. (proverbe africain)

A un zèbre sans rayures manque un signe distinctif essentiel de ce qui en fait un zèbre, comme l’illustre bien le dessin de Pierpaolo.

« Se cultiver, c’est devenir ce qu’on est », disait le poète Charles Péguy (1873-1914). Phèdre le fabuliste gréco-latin, affirme quant à lui : Un homme instruit a toujours en lui des richesses.

« Un peuple qui ne connaît pas son passé, ses origines ni sa culture ressemble à un arbre sans racines », disait Marcus Garvey (1887-1940), qui, à juste titre, pourrait être considéré comme un des précurseurs de la négritude, telle que la définit Aimé Césaire[1].

Le journaliste Seyré Sidibe décrit dans récent un article[2] ce que, dans notre proverbe, il faut entendre par culture : « Traditions, us et coutumes sont des composantes essentielles de toutes les cultures, en ce qu’elles permettent de caractériser ces dernières, de les distinguer les unes des autres, d’en comprendre les représentations du monde, de pénétrer leur philosophie, leur sagesse et leur cosmogonie, en tant qu’entités sociales, linguistiques et culturelles spécifiques, de mesurer même leur grandeur et leur maturité. »

Nul besoin de livres ! proclament certains avec aplomb. Or, sur le point de s’égarer dans la voie où s’est engagé le monde d’aujourd’hui, la culture immatérielle, comme on la dénomme de nos jours, est pourtant vitale, depuis que l’homme s’est distingué des animaux. 

Irina Bokova, qui dirige l’Unesco d’une main de fer dans un gant de velours, a déclaré très justement : « Il n’y a pas de culture sans peuple, ni de société sans culture. En attaquant le patrimoine d’une communauté, on fait bien plus que détruire de vieilles pierres : on s’efforce d’annihiler ce qui constitue son identité. Inversement, en sauvegardant les vestiges de la richesse culturelle d’un peuple, en forgeant une conscience globale de l’importance que revêt celle-ci, on apporte une forme de réponse, essentielle, me semble-t-il, à l’extrémisme d’aujourd’hui. » 

A l’appui de notre réflexion, citons encore trois voix autorisées s’il en est : La culture est la mémoire de tout un peuple (Cheikh Anta Diop). — Nul n’a le droit d’effacer ma culture, car une communauté sans culture est un peuple sans êtres humains (Léopold Sédar Senghor). — Un peuple sans culture est un peuple sans âme, écrivait encore récemment l’écrivain nigérien Anthony Biakolo. (mc

[1] « La Négritude est la simple reconnaissance du fait d’être noir, et l’acceptation de ce fait, de notre destin de  noir, de notre histoire et de notre culture. »

[2] https://cridem.org/C_Info.php?article=756876