
10. L'enfer est pavé de bonnes intentions
« The road to hell is paved with good intentions », „Der Weg zur Hölle ist mit guten Vorsätzen gepflastert” disent la même chose avec les mêmes mots. Autrement dit : « Hell is full of good meanings, but heaven is full of good works ».
« … velle parum est! », vouloir n’est pas assez disait un personnage d’Ovide. Goethe disait que savoir ne suffit pas, il faut appliquer, et vouloir ne suffit pas, il faut aussi faire. Y avait-il besoin de déranger la mémoire de ces grands poètes pour confirmer ce que chacun sait et sent ? Peut-être bien que cela n’est pas tout à fait inutile, cela renforce l’effet du proverbe…
Εὔκολον ἔφασκε τὴν εἰς ᾅδου ὁδόν· καταμύοντας γοῦν ἀπιέναι. Bion de Borysthène (philosophe cynique du IIIe siècle avant l’Ère chrétienne) « disait que la route aux enfers est facile à suivre : on y va les yeux fermés ». L’explication de cette sentence est donnée par la Sybille qui conduit Énée aux enfers dans l’Énéide de Virgile : partir dans le séjour des morts est facile, la porte est toujours ouverte ; ce qui est difficile est en revenir. Le cynique ne pouvait pas donner aux enfers des Grecs la même signification que nous donnons à l’enfer dans la tradition chrétienne : un lieu de punition atroce. Les enfers des anciens Grecs et Romains représentaient la totalité de l’au-delà, autant le lieu de punition que les Champs Élysées, séjour des vertueux. La sagesse populaire met en garde contre la légèreté d’un comportement qui fait que l’homme finit toujours par se faire du mal à lui-même. (mc)