
La sagesse ne vient que lorsque vous arrêtez de la chercher
Ce fragment de la sagesse des Hopis circule sur la toile sous la forme suivante : « Wisdom comes only when you stop looking for it and start living the life the Creator intended for you. »
Nous serions enclin à faire une différence entre les proverbes qui se présentent comme une constatation évidente et indiscutable, à la façon de nos nos 1 et 2, et celui-ci, qui est une parole adressée à un auditoire, et qui traduit, dans sa version complète, un enseignement et un conseil. Nous proposons de l’appeler un aphorisme. Les aphorismes sont une forme d’enseignement dont les plus célèbres ont été réunis dès l’Antiquité, l’œuvre du grand médecin de Cos, Hippocrate – dont le Serment, régulièrement trahi du reste, a dernièrement été mis au vieux fer, sans doute parce que son esprit n’est plus compris par la médecine d’aujourd’hui. Voici le premier Aphorisme d’Hippocrate, admirable de profondeur et de concision, que nous interprétons ainsi : « La vie est courte, l’art1 est long, le moment [pour intervenir] est fugace, l’expérience est faillible, le choix [des soins] est ardu. Il faut non seulement se montrer soi-même [le médecin] à la hauteur de la situation ; mais encore que tout concours [à la guérison] : le malade, ceux qui l’assistent ainsi que les circonstances extérieures. »
Pour comprendre ce que voulait dire le sage Hopi, il suffira sans doute de citer un passage du recueil de Joseph Bruhac, Native Wisdom, 1995, que nous trouvons dans la belle introduction de Barbara Brevi (éd.), Indiani d’America, Il Grande Spirito parla al nostro cuore, Como : RED Edizioni, 1996 : « Après que Wakan Tanka, le Grand Esprit, eut mis en ordre les six autres directions, l’est, le sud, l’ouest et le nord, le ciel et la terre, une direction demeurait encore à placer. La septième direction étant la plus puissante de toutes, car elle renfermait la sagesse et la force les plus grandes, Wakan Tanka, le Grand Esprit, désira la mettre dans un lieu où il n’aurait pas été facile de la trouver. Voici pourquoi il la cacha dans la dernière place où les hommes songent en général à regarder : dans leur cœur. »
La sagesse n’est pas quelque chose d’extérieur à nous, qu’on trouve en se dispersant, il ne faut pas la comprendre non plus comme quelque chose de grandiose et d’immuable, mais – le message paraît être – elle est la voie, différente pour chacun de nous, que chacun doit trouver en soi et pour soi et suivre sans dévier. (mc)