
La chance ne donne pas, elle ne fait que prêter
La chance, l’opportunité, il faut la saisir quand elle se présente. Elle n’attend pas et nous ne pouvons la mettre de côté pour plus tard.
Le grand poète latin Horace recommandait : Carpe diem, à la lettre « Cueille le jour », ne laisse pas passer ce qu’il offre de bon, cela risque de ne pas se représenter ; au sens strict : le même jour ne revient point une deuxième fois.
Ce thème a fait l’objet de variations infinies chez les anciens Grecs et Latins déjà et nous aurons l’occasion d’y revenir : savoir s’adapter aux circonstances, chaque chose en son temps, ce n’était pas le bon moment, profiter des circonstances, sont proches mais ne disent pas tout à fait la même chose.
La tradition attribue à Caton l’Ancien (234-149 av. J.-C.), l’ennemi acharné d’Hannibal, la sentence plus ancienne : « Rem tibi quam scieris aptam dimittere noli, fronte capillata, post est occasio calva », qui veut dire qu’Il ne faut pas laisser échapper l’occasion quand tu la juges bonne pour toi, car elle n’a des cheveux que sur le front et l’arrière de la tête est chauve. Ce qui signifie que quand elle nous passe devant, il est déjà tard pour la saisir au passage.
C’est à cette image que font encore allusion le dicton italien « La fortuna va afferrata per i capelli », qui est éclaircie par cet autre : « L’occasione ha i capelli dinanzi ». Le français est d’une concision cryptique : « L’occasion est chauve ».
Mais attention ! Goethe semble avoir été hanté par ce qu’il y a parfois de diabolique à sauter sur une occasion sans réfléchir : c’est ce que Méphisto conseille à l’écolier ou à Faust, afin qu’ils agissent avant de pressentir les graves conséquences de leurs choix et de leurs actes. (mc)