Ce n’est que quand le puits s’assèche que l’on découvre la valeur de l’eau (proverbe écossais)
Il y a quelques jours, le 30 octobre 2025, la télévision d’Etat grecque annonçait – selon FranceInfo qui reprenait la nouvelle – « un plan en sept points pour lutter contre la pénurie d’eau croissante ». Si ledit plan prévoit des travaux considérables, il ne dit rien en revanche des moyens pourtant simples et efficaces d’économiser l’eau que l’on utilise. Pas la moindre mention des possibilités, pourtant nombreuses, d’éviter le gaspillage en consommant l’eau avec mesure, afin de ménager à long terme les ressources hydriques du pays. Nulle proposition de sensibilisation de chaque particulier à ce qu’il peut faire personnellement pour rationnaliser sa propre consommation, quitte à réduire au besoin ses ambitions en renonçant, par exemple, à se faire construire une piscine d’eau douce au bord de la mer…
Il est vrai que l’on dessale l’eau de mer et que l’on peut toujours boire de l’eau minérale ; mais jusqu’à quand ? Car, là encore, le dessalement d’eau de mer est loin d’être écologique et les eaux minérales grouillent de nanoparticules de plastique !… Ce n’est donc pas en pratiquant la politique de l’autruche que l’on conjurera la menace bien réelle de la pénurie d’eau chronique ; c’est tout simplement en réduisant sa propre consommation d’eau !
« We’ll never know the worth of water till the well runs dry », serait un proverbe écossais du XVIIIe siècle. En tant que proverbe, il a certes une valeur générale : il s’applique à tout ce que l’on a tendance à considérer comme allant de soi ou comme étant un dû, que ce soit un état, un objet, une personne.
Or ce proverbe est en fait un avertissement, que l’on serait bien inspiré de prendre au sérieux ! De même que la santé, la liberté, l’indépendance, par exemple, sont des biens de grande valeur, qui, tout comme l’eau, doivent être promus, respectés, défendus, de même l’eau, source de vie, doit faire l’objet de la plus grande économie.
N’étant souvent appréciés que lorsqu’ils viennent à manquer, ces biens précieux, et tant d’autres encore, ne sont ni mesurables par un compteur de consommation, ni même susceptibles d’être évalués. En effet, l’amitié d’un être cher, l’affection d’un parent, la générosité d’un ami proche sont des biens inestimables.
